Le guide complet du synopsis, de la note d'intention et du pitch (en vue d'une présentation en commissions)

 
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  • Introduction.

Votre scénario de film, ou celui de votre auteur, est prêt et vous êtes sur le point de l’envoyer à un jury de commissions (type CNC, Procirep, Film Fund Luxembourg). Mais vous devez encore constituer le dossier d’envoi comprenant le synopsis, la note d’intention, éventuellement le pitch, et vous ignorez comment vous y prendre pour monter un bon dossier, bien écrire et convaincant.

Comment rédiger un synopsis, une note d’intention ou un pitch ? C’est ce que nous allons voir dans ce guide complet qui couvre les points suivants :

  • Définition du synopsis, du pitch, de la note d’intention. 

  • Conseils d’écriture. 

  • Plusieurs checklists des éléments à inclure dans votre dossier. 

  • Et un bonus consacré aux dialogues.

À qui s’adresse ce guide ?

Le guide s’adresse à vous si vous êtes : 

  • Scénariste en recherche de conseils d’écriture. 

  • Producteur/distributeur/agent en recherche de conseils pour vos auteurs. 

Plan :

Pour profiter de ces conseils, fruit de mes 10 années d’expérience en tant que script consultant, poursuivez la lecture ou cliquez sur le plan.

  1. Synopsis.

  2. La note d’intention.

  3. Le pitch.

  4. Les dialogues.


  • Le Synopsis.

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1) Le synopsis (définition et liste d’organismes). 

  • Avant d’aller plus loin, il est essentiel de comprendre que la définition du synopsis varie d’un pays à l’autre, voire d’un organisme à l’autre. En amont de la constitution d’un dossier, quel qu’il soit, il conviendra de se référer à la terminologie et aux conditions spécifiques de l’organisme du pays choisi. Pour vous montrer les différences qui peuvent exister entre pays, j’ai pris la France et les États-Unis.


    🖊 Qu’est-ce qu’un synopsis (en France) ? 

    Définition simple : un synopsis est le résumé détaillé et en prose d’un film..

    Si le projet est un long-métrage, le synopsis devra comprendre entre 8 et 12 pages, tout genre confondu, en règle générale.

    Si le projet est un court-métrage, le synopsis devra faire aux alentours de 3 à 4 pages, tout genre confondu, en règle générale.

    Mais attention, là encore, les guidelines peuvent changer. A titre d’exemple, le Prix du Scénario Sopadin demande, lors de son appel à projets pour scénarios de long-métrage, un synopsis d’une page et une note d’intention de deux pages, seulement ! A vous de vous renseigner !


    🖊 Qu’est-ce qu’un synopsis (outre-Atlantique) ?

    Outre-Atlantique, le synopsis est plutôt considéré comme un traitement ne devant pas excéder les 5 pages. Il est moins littéraire que le synopsis français et les auteurs devront adopter un ton plus « sec ». 

    Vous voyez ! La différence entre les deux définitions est énorme et peut jouer des tours ! Notez également qu’il peut aussi exister des différences entre les organismes d’un même pays, d’où l’importance de se renseigner.


    🖊 Organismes

    Ci-dessous, une liste de quelques organismes d’aides aux commissions susceptibles de vous intéresser en pays francophones :


    ➙ FRANCE : CNC, Beaumarchais, Procirep, Ciclic, Fondation Lagardère, Prix Sopadin.

    ➙ CANADA : Sodec.

    ➙ BELGIQUE : Screen Brussels, Fédération Wallonie Bruxelles

    ➙ SUISSE : Cineforom.

    ➙ LUXEMBOURG : Film Fund Luxembourg.

    ➙ EUROPE : Eurimages.


    PS : si vous connaissez d’autres organismes d’aide au cinéma, n’hésitez pas à me contacter et je les ajouterai au site. 


    2) A quoi sert un synopsis de film ? Quel est son but ?

    L’objectif du synopsis de film ou de télévision est de convaincre et de susciter l’intérêt du lecteur, qu’il soit producteur, distributeur ou membre d’un jury de commissions. Vous devriez donc considérer le synopsis comme un support marketing servant, au-delà de convaincre, à prouver la cohérence du projet, la résonance du film dans son époque ou la capacité de votre auteur à développer un projet.

    C’est aussi le support qui sert de préambule à la lecture du scénario. Autrement dit : 

    - Si le synopsis est bon, le lecteur aura envie de lire le projet.

    - Si le synopsis est mauvais, le lecteur n’aura pas envie de lire le projet. 

    Sachant cela, vous comprenez toute l’importance de cet élément déterminant. Il s’agit par conséquent d’accorder autant de temps que nécessaire à la création d’un synopsis de qualité.


    3) Quels éléments inclure dans un synopsis ? 

    Si l’écriture d’un synopsis demeure plus ou moins libre sans énormes contraintes en matière de réalisation, on s’attend à y retrouver certains éléments - que voici : 


    a) Le récit (ce qui se passe dans l’histoire) :

    Le synopsis étant le résumé du film, il doit relater l’histoire ; des trames les plus importantes aux trames les moins importantes, des trames premières aux trames secondaires.

    ‼︎ Rappel :

    Pour rappel, la « trame première » concerne le plus souvent le parcours du héros - ou des héros. C’est la trame qui donne sa raison d’être au film et celle qui prend le plus de place dans l’histoire. 

    Les trames secondaires, appelées également « sous-histoires » ou « sous-intrigues » peuvent concerner une problématique moins importante liée à la vie du personnage principal (ex : sa vie sentimentale si elle n’est pas au premier plan) ou les problématiques qui concernent les personnages secondaires. 


    Voilà pour les généralités. Pour ce qui est de ce que l’on doit retrouver dans le synopsis de manière plus technique et détaillée, voici :


    • La situation initiale (soit le descriptif de la vie du héros en début de film. C’est-à-dire le « tout va bien dans le meilleur des mondes » avant le « jusqu’à ce que …. »),

    • L’élément déclencheur de l’histoire (ce qui va venir perturber la vie du héros),

    • La question dramatique ou les questions dramatiques (autrement dit : quelles sont les questions que l’intrigue soulève et qui vont engager la curiosité du spectateur tout au long du film ? Nb : si vous avez besoin d’un rattrapage concernant la question dramatique, vous pouvez lire l’article que j’ai écrit à ce sujet en cliquant ici),

    • Les pivots marquants qui jalonnent les intrigues premières et secondaires (nul besoin d’inclure tous les détails de l’histoire mais pour comprendre l’intrigue, nous avons besoin des ressorts principaux),

    • La résolution (soit comment l’histoire se termine, le dénouement),

    • Si l’histoire est divisée en actes, il faudra veiller à raconter la fin de chaque acte (qui sont normalement les ressorts les plus importants de l’histoire).


    b) Le(s) sujet(s) dont traite le projet.  

    De la même manière, il faut aussi que le sujet et les thématiques soulevés dans le film apparaissent clairement dans le synopsis. 

    Si l’on ne sait pas de quoi le film traite, le synopsis n’a aucune valeur. Tous les films traitent d’un sujet précis ou de plusieurs. Il revient à l’auteur de trouver le moyen de communiquer le sujet du film via l’histoire et via le synopsis.


    c) Les personnages (protagonistes, antagonistes, amis etc).

    Un concept fort et de bonnes idées ne suffisent pas à créer une histoire capable d’entrer en résonnance avec le spectateur.

    Pour que l’histoire trouve un écho auprès du public, il faut bien plus que des pivots :il faut de l’humain. En d’autres termes, il faut créer du lien entre le spectateur et les personnages, que ces derniers soient bons ou mauvais. Il faut que, dès le synopsis, les personnages prennent vie, s’incarnent et que le spectateur puisse s’identifier à eux d’une manière ou d’une autre.


    🖊Comment parvenir à cela ?

    J’ai déjà consacré un article entier aux personnages (disponible en cliquant ici) mais, pour rappel, voici un récapitulatif des éléments les plus importants à retenir : 

    • Les traits de caractère et les traits physiques. Pour que le processus d’identification puisse s’opérer, il faut que le public ou le lecteur connaisse les personnages tant physiquement que psychologiquement. Il faut donc décrire leurs caractéristiques physiques, leurs comportements, leurs qualités ou faiblesses. Nous devons être en capacité de es visualiser.

    • L’évolution des personnages. Ce que nous appelons la « trajectoire des personnages » se révèlera incomplète sans la fameuse évolution du protagoniste, sans l’apprentissage dont il fera l’expérience. Dans le synopsis, on s’attend donc à retrouver les différentes phases d’évolution des personnages — même si le héros ou l’héroïne évolue peu ou choisit de revenir à ce qu’il ou elle a toujours été en fin de film.

    • Les rapports des personnages entre eux. Un personnage de film est rarement seul. Au cœur de son écosystème, le personnage interagit avec d’autres que lui, amis comme ennemis. Dans le synopsis, il est donc capital d’expliquer qui est qui, pour qui et pour quoi. Qui est l’ami ou l’ennemi du héros ?  Quels sont les rôles joués par les personnages subalternes ? Comment leurs relations vont-elles évoluer ? En bref, les autres : n’oubliez pas les autres. 


4) Comment s’écrit un synopsis ? Sur quel ton ? Comment décrire l’ ambiance ?

Je ne le répèterai jamais assez : même une histoire intéressante ou dont le contenu est palpitant peut passer à la trappe si elle est mal écrite. Et entre nous soit dit, des synopsis mal écrits, j’en ai lu pléthore et je les ai tous écartés. 


🖊 Qu’est-ce que ça veut dire bien écrire un synopsis ?

Cela veut dire raconter le film comme on raconterait un roman avec le même désir de captiver son lecteur. 

Mais, mais, mais… Quitte à faire grincer des dents, je pense que bien écrire ne s’apprend pas

Le savoir lié à l’écriture est le résultat d’années de lecture associées à beaucoup d’années de pratique et une prédisposition pour cet art (ne nous en cachons pas). En d’autres termes, soit l’auteur sait écrire, soit il ne sait pas ! Ceci étant dit, s’il n’est pas toujours possible de faire des miracles, il est possible de s’en sortir sans trop de casse à l’aide de quelques astuces, que voici :

⛔️ Éviter un ton trop sec.

⛔️ Éviter les phrases trop longues. 

⛔️ Éviter les répétitions dans les mêmes phrases ou paragraphes,

✅ Rester visuel,

✅ Mettre du rythme,

✅ Être littéraire… mais pas trop,

✅ Ne pas oublier de transmettre des émotions,

✅ Dynamiser le texte, notamment en insérant quelques lignes de dialogue (je reviendrai sur les dialogues plus tard).

Enfin, pour donner corps et âme au synopsis, il conviendra de s’adapter du genre du film. Si c’est une comédie-romantique, il faut écrire avec humour et romance. Si c’est un thriller, il faut bichonner le suspense. Si c’est un drame, jouer avec la tristesse. Et l’injonction à garder en tête est la suivante : « Embarquez-nous ! », « Embarquez-nous ! », « Embarquez-nous ! ».


4) Que peut-on omettre dans un synopsis ?

L’une des erreurs les plus courantes en ce qui concerne l’écriture d’un synopsis, c’est de vouloir tout dire, tout mettre et de le faire de manière un peu bourine. C’est une mauvaise réflexe si l’on se réfère au fameux dicton  : « Less is More » (“ Moins, c’est plus”).  Pour que l’expérience de celui qui lit soit agréable, il conviendra donc de sélectionner les éléments les plus importants de l’histoire et de mettre de côté ceux qui sont les moins indispensables au synopsis. 

Par exemple, il n’est pas utile de parler de tous les personnages, tout comme il n’est pas utile de renseigner les micro-pivots, c’est-à-dire ceux qui ne sont pas  fondamentaux quant à l’avancement de la trame principale ou secondaire.

 

5) (Pour récapitulatif) Les pires scénarios que j’ai pu lire : 

  • Étaient mal écrits,

  • Étaient incompréhensibles, 

  • Leurs histoires étaients incohérentes,

  • Et ne donnaient pas envie. 

Il revient donc à vous et à votre auteur de faire en sorte qu’ils ne soient pas tout ça !


6) La checklist du synopsis (pour ne rien oublier).

Pour mieux vous accompagner dans l’écriture de votre synopsis et ne rien oublier, j’ai créé une "CHECKLIST"! Elle est à télécharger gratuitement ici en indiquant vos noms et prénoms !!

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La Checklist du Synopsis

  • La note d’intention.

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1) La note d’intention : définition et utilité.

Comme son nom l’indique, la note d’intention sert à indiquer l’intention de l’auteur et du réalisateur. Elle tient lieu d’argumentaire servant à expliquer la genèse de l’œuvre, la vision du projet et à convaincre de l’utilité du projet. 

C’est un outil qu’il est indispensable de maîtriser et qui ne fera pas plus de deux/trois pages. 

2) Que mettre dans la note d’intention ?

Si le contenu de la note d’intention peut varier, voici les éléments que je recommande aux auteurs et aux producteurs avec lesquels je travaille d’inclure :

a) La genèse. 

Je conseille toujours aux auteurs de commencer leur note d’intention en évoquant la genèse du projet, c’est-à-dire sa raison d’être, ce qui a donné à l’auteur l’envie d’écrire, le pourquoi. 

Le projet est-t-il né de l’envie de parler d’une thématique particulière ? De l’envie de parler d’un personnage connu ou inconnu ? De l’envie de relater un fait historique ? Est-ce une adaptation ? (Et si oui, pourquoi cette adaptation ?).

b) Le but et l’impact.  

Vient ensuite le moment de parler du but du projet, de son dessein ultime. 

Je sais que cette notion peut interpeller mais, si le projet ne répond à aucun objectif,  pourquoi devrait-il voir le jour ?  Selon moi, le but d’une œuvre est associé à deux notions : 

  • la notion de divertissement, commune à tous les films et,

  • la notion de message, propre à chaque auteur et indissociable des sujets traités dans l’histoire. 

Le projet est-il fait pour divertir (et uniquement pour divertir) ?  Quels sont les sujets importants du script et pourquoi ? Le film est-il porteur d’un message que l’auteur souhaite exprimer sur les sujets ? Et si oui, quels sont ces messages ? Voilà les questions auxquelles il conviendra de répondre dans la note. 

c) La résonnance du film.

En outre, je recommande aux auteurs d’utiliser la note pour ancrer le projet dans la réalité actuelle. Même si le scénario se déroule au cours d’une époque révolue, les problématiques du projet devraient faire écho aux thématiques et aux contextes de la société contemporaine — sans quoi, il perdrait de son intérêt pour le public.

d) Les choix narratifs qui sont des partis pris. 

La note d’intention est aussi l’endroit où il convient d’aborder les choix narratifs du projet, surtout lorsqu’il s’agit de partis pris qui pourraient ne pas plaire au jury. C’est le cas si : 

  • Les traits de caractère d’un personnage peuvent sembler trop caricaturaux mais, que c’est un choix conscient pour les besoins du film.

  • L’histoire n’offre qu’un seul point de vue au lieu d’une narration omnisciente. 

  • Le projet présente des éléments d’animation alors que le film se passe dans le réel. 

  • Certains ressorts de l’intrigue sont des choix clivants.

  • Le film alterne présent/passé.

  • Le projet suit un rythme particulièrement lent ou au contraire trop rapide. 

  • Etc.. etc… 

Le fait de parler des partis pris clivants du film sert à deux choses :

  • anticiper les remarques et, 

  • Démontrer à ceux qui vont lire le scénario que l’auteur a pensé son œuvre, qu’elle est le fruit d’un acte réfléchi, que l’auteur sait ce qu’il fait et pourquoi il le fait.  

e) Parler du parcours de l’auteur… et du co-auteur. 

Si le sujet s’y prête, il est possible d’utiliser la note d’intention pour insérer un mot sur le parcours de l’auteur ou pour parler du contexte de la collaboration avec le co-auteur en expliquant comment l’association avec un autre scénariste a été bénéfique et s’est organisée. 

f) Les choix artistiques, si vous êtes l’auteur et le réalisateur du film.

Si l’auteur et le réalisateur sont la même personne, il conviendra de parler de la vision artistique du film en évoquant, par exemple, les longs-métrages de réalisateurs connus dont les ambiances ou les techniques ont inspirés le film. C’est aussi le moment parfait pour évoquer les futurs choix de plans, de lumière, de rythme, de casting. J’ai parlé d’inspiration cinématographique, mais l’inspiration peut être puisée ailleurs : peinture, écrits, voyages etc… 

Un paragraphe en fin de note suffira pour étayer les choix artistiques mais il ne faut pas hésiter à faire preuve de précision. 


3) À faire et à ne pas faire dans la note d’intention : manuel de style. 

  • Eviter les phrases trop longues et pompeuses. 

  • Vérifier les liens de causalité entre chacune des phrases et des paragraphes.

  • Espacer les paragraphes.

  • Se relire ! Se relire ! Se relire ! 


4) Qu’ajouter dans une note d’intention de réécriture ?

Dans le cas d’une une deuxième demande de subvention pour le même projet, le contenu de la note d’intention changera mais modérément.

  • Rappel de la genèse et de l’objectif.  Afin de rafraîchir la mémoire des jurés, il n’est pas exclu de rappeler la genèse de l’oeuvre ou de repriser l’objectif de l’auteur.

  • Les changements. Renvoyer un film en commissions sans avoir effectué les changements demandés reviendrait à se tirer une balle dans le pied. Tout l’enjeu de cette nouvelle note est de mpontrer que les remarques ont été prises en compte et justifier les choix narratifs que l’auteur a préféré ne pas suivre malgré les recommandations.

  • Le co-auteur ou le script-doctor.  Si vous avez fait appel à un co-auteur ou à un script-doctor pour aider votre auteur à retravailler l’oeuvre, faites-le savoir. C’est la preuve que vous prenez le projet au sérieux et souhaitez le faire avancer. Par la suite, expliquez concrètement de quelle manière son intervention a permis de faire progresser l’histoire. 

5) La checklist de la note d’intention (pour ne rien oublier non plus).

Pour vous aider dans l’écriture de votre note d’intention et vous permettre de ne rien oublier, j’ai créé la CHECKLIST de la note d’intention, à télécharger en cliquant ci-dessous :

La Checklist de la Note d’Intention

  • Le Pitch.

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Certains organes de commission tels que le CNC avec son aide à l’écriture et à la réécriture, peuvent demander aux auteurs et aux producteurs de fournir un résumé en trois phrases du projet, c’est ce que l’on appelle le pitch écrit

Selon moi, l’écriture d’un pitch est l’un des exercices les plus ardus qui soient. Je trouve même cette tâche plus complexe que l’écriture d’ un scénario entier, d’un synopsis ou d’une note d’intention. Quand on y pense, résumer 120 pages en trois lignes relève d’une grande difficulté. Quels mots choisir pour convaincre ? Voilà une vraie question à laquelle nous allons tenter de répondre. 

Mais d’abord, revenons à la définition du pitch. 

1) Qu’est-ce que qu’un pitch ? À quoi sert-il ?

Comme il vient d’être dit, le pitch est le résumé extrêmement condensé du film mais ce n’est pas QUE ça. Le pitch sert aussi d’accroche pour donner envie au spectateur de voir le film et au lecteur de lire le film.


2) Techniques pour écrire un bon pitch.

Si l’écriture du pitch est une tâche difficile, des astuces peuvent cependant aider.

Pour parvenir à un pitch réussi, il peut être utile de partir de l’idée la plus importante de l’œuvre, ce que l’on appelle aussi le concept. Qu’elle est l’idée la plus importante du film ? Qu’est-ce qui constitue son cœur sans lequel le film ne pourrait exister ?

Pour identifier le cœur de l’œuvre,  l’auteur peut écrire une phrase commençant par : « C’est l’histoire de … ». En ôtant le début de phrase « c’est l’histoire de », le cœur de l’histoire devrait se révéler de lui-même. Puis, il faudra réécrire la phrase jusqu’à obtenir un assemblage convaincant. Toutefois, notez que si l’auteur est incapable de formuler ce qui régit le cœur de son œuvre, cela témoigne sans doute d’un manque de professionnalisme et présage de mauvaises choses pour la suite. 

  • Au-delà du concept, il existe d’autres astuces pour écrire un pitch efficace, telles que : 

  • L’auteur peut choisir d’insérer les ressorts les plus importants de l’intrigue,

  • Ou les contraintes que devra traverser le héros,

  • Rien n’interdit d’insérer du suspense pour rendre le pitch le plus attrayant possible, 

  • L’auteur peut aussi commencer par décrire la situation initiale avant d’intégrer l’élément déclencheur pour insuffler, là encore, du suspense.  

J’ai noté que site Allociné avait répertorié quelques pitchs de film. Je vous invite à les consulter pour mieux comprendre ce que l’on attend de l’auteur.  http://www.allocine.fr/diaporamas/cinema/diaporama-18651125/?page=3

  • Les dialogues.

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Il n’est pas rare que des organismes de soutien à l’audiovisuel ou au cinéma demandent d’accompagner le dossier de présentation d’une bonne dizaine de pages de dialogues.

Dès lors, il ne suffit pas d’écrire les dialogues sur un coin de table et de les envoyer tels quels. Il faut que ces dialogues soient excellents et les scènes, biens choisies.

Pour rédiger de bons dialogues, il faut bien sûr du talent, bien sûr (les bons dialoguistes ne sont pas monnaie courante) mais la pratique aide aussi beaucoup.

D’abord, voyons ce qui constitue de bons dialogues : 

1) C’est quoi, des bons dialogues ?

  • Des dialogues qui ont le droit d’exister en cela qu’ils ne viennent pas déranger le silence et l’émotion. Je le dis souvent : le silence ou le visuel valent plus que des mots. Pensez-y dans vos scènes !

  • Des dialogues qui sont propres à chaque personnage. Chaque personnage doit s’exprimer différemment parce qu’il est unique. Et cela doit se ressentir dans son phrasé. Peut-être que votre personnage est adepte des phrases longues ou des phrases courtes, peut-être qu’il est  vulgaire, peut-être qu’il ne l’est pas, peut-être qu’il a un accent, peut-être qu’il n’en a pas, peut-être qu’il change de ton en fonction de son interlocuteur.  Tout cela, c’est à l’auteur de l’imaginer et de le préparer en amont lors de la caractérisation des personnages.  

  • Des dialogues fluides. Les personnages doivent se répondre du tac au tac de manière naturelle. 

  • Des dialogues et des mots empruntés aux gens de la vraie vie. Ils doivent être vrais et honnêtes. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Stephen King, dans son livre ‘On Writing’. 

2) Choisir les pages dialoguées.

Choisir les pages dialoguées à joindre au dossier veut surtout dire : choisir les meilleures séquences de votre film. 

Mais lesquelles ?

Il conviendra d’opter pour les temps les plus forts du projet : cela peut être le moment où il y a le plus d’action, une fin d’acte, un climax, un moment particulièrement émouvant, drôle ou riche en suspense. Ce peut être aussi un moment de révélation pour le héros ou l’héroïne. Quelles que soient les scènes choisies, il faut qu’elles permettent aux personnages de s’incarner aux yeux du lecteur.

Pour mieux appréhender l’écriture des scènes, lisez l’article que j’ai consacré à ce sujet en cliquant ici




  • Conclusion.

    J’espère que vous avez apprécié cet article et qu’il sera utile à vos montages de dossiers.

    J’aimerais beaucoup savoir : avez-vous des projets en cours, si oui, lesquels ? Des projets de film, de court-métrages ? Et comment appréhendez-vous l’écriture de vos scripts et de vos notes d’intention ? 

    N’hésitez pas à me le faire savoir en commentant ce texte ou en m’envoyant un message. 


⚠️ L’article est aussi disponible en PDF, pour le télécharger, cliquez ici.


Disclaimer Merci de tenir en compte que les conseils présentés ici sont certes écrits avec l'intention de vous aider mais ne garantissent en rien le succès de vos projets en commissions.

Estelle Konik I Tout droit réservés.

 
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